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Protocole de Crise
3 juin 2021

L'Histoire des Superhéros IIème partie : LÂge d'Argent

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Comme nous l’avons évoqué, vers la fin des années 40/début des années 50, les éditeurs de comics ont commencé à s’encanailler en publiant des histoires d’amours adultères, des thrillers mettant en scène des crimes horribles ou encore des bd d’horreurs où zombies, succubes et autres démons ont la part belle. Mais cela n’est pas aux goûts de tout le monde, et particulièrement d’organisations conservatrices qui entament une croisade contre ces revues qui pervertissent l’âme de leurs chères têtes blondes. Le psychiatre Fredric Wertham, auteur du livre Seduction of the Innocent clame haut et fort que la délinquance juvénile trouve sa source danCCA-0ce45s les publications décadentes et débilitantes des comics. Une commission d’enquête est montée par le Sénat. Pour éviter que l’état ne leur impose des sanctions, les maisons d’édition vont créer la Comics Code Autority, un puissant organisme d’auto-censure. Fini la violence excessive ou la représentation de la sexualité. La CCA veille aussi à la défense des bonnes mœurs : une femme se doit d’être respectable et de fait, accepter l’autorité patriarcale. La Comics Code Autority mettra fin aux publications d’horreurs et des thrillers en vogue. Les éditeurs de comics, privés de leur contenu, vont alors se rabattre sur leur fond de catalogue, et ressortir de leurs cartons les masques et les vieux collants.

Flash Age d'Argent

C’est Flash qui ouvrira le bal. DC comics décide de reprendre le concept de l’homme le plus rapide du monde, mais va lui donner un coup de jeune. Fini Jay Garric, le flash de l’âge d’or au casque aillé, c’est à présent le fringant Barry Allen qui part courser les vilains en tout genre. La formule prend et attire un nouveau lectorat. DC va alors faire de même avec une flopée de personnages. Nous avons le droit à un nouveau Green Lantern ou un nouvel Atom, et on va moderniser certains autres personnages comme Wonder Woman ou Green Arrow.

Fantastic Four

Mais c’est du côté de la concurrence qu’une véritable révolution s’amorce. Chez Atlas Comics (anciennement Timely Comics), les ventes sont au plus bas. Stanley Lieber, neveu du patron, s’ennuie en travaillant sur des comics romantiques sans grand intérêt (il y exercera son gout pour les noms à allitération avec Neilly the Nurse ou Millie the Model). Sous le nom de plume de Stan Lee, il va en 1961 se rapprocher du génial Jack Kirby et ensemble ils vont créer des superhéros d’un nouveau type : les Quatre Fantastiques. Outre leurs combats homériques contre des entités cosmiques, ce comics va s’attarder sur la vie civile de ses personnages et sur leurs relations. L’univers Marvel venait de naître. En outre, avec le personnage de La Chose, ils vont également créer un élément récurant dans l’univers Marvel : les héros à problèmes. Leurs pouvoirs deviennent source de difficultés et de rejet du public. C’est le duo Stan Lee / Jack Kirby qui donnera son surnom à Marvel Comics : La Maison des Idées.

Amazing Fantasy

Le succès est au rendez-vous, et dans les années qui vont suivre, Marvel va lancer toute une série de ces héros d’un nouveau genre : Hulk dont les pouvoirs sont une malédiction pour Bruce Banner, Thor dont l’alter égo est un frêle médecin boiteux, Iron Man et les problèmes cardiaques de son porteur, les X-Men rejetés par l’Humanité. Mais la création majeure de cette période est sans conteste l’incroyable Spider-Man créé en 1962 par Stan Lee et Steve Ditko. Elle met en scène un adolescent des plus ordinaires qui doit faire face à de nouvelles responsabilités en tant que super-héros. Le comics porte tout aussi bien sur les affrontements entre l’Homme Araignée et une galerie très réussie de super-vilains, que sur les difficultés rencontrées par Peter Parker dans sa vie civile : les problèmes d’argent de sa vieille tante, les difficultés du lycée, les peines de cœur… Jusqu’à présent, les adolescents n’avaient qu’un rôle de spectateurs des exploits des héros, voire de sidekick tel que Robin. Avec Spider-Man, Marvel s’adresse directement à son cœur de lectorat en les amenant au centre du récit.

Au vu de la multiplication des publications, Stan Lee va également mettre en place la « Méthode Marvel ». Jusqu’alors, le scénariste livrait un script du scénario que le dessinateur mettait en image. Chez Marvel, le scénariste ne donnait que les grandes lignes de l’histoire et c’est le dessinateur qui en créait les détails et la « mise en scène ». En résulte des comics bien plus dynamiques et visuels, portés par l’image plus que par le texte.

Dans la décennie qui suit, les superhéros vont se multiplier sous le regard inquisiteur de la Comic Code Autority, dont le logo trône sur toutes les publications. Elle veille scrupuleusement au respect des bonnes mœurs : le bien doit toujours l’emporter sur le mal. Mais au début des années 70, portée par les courants contestataires anti-Vietnam, la jeunesse ne se retrouve plus dans les aventures très manichéennes de ces héros en collants bariolés.

Spider-Man sans logo CCA

Ces règles dogmatiques vont cependant petit à petit être écornées. En 1970, le Département Américain de la Santé et de l’Education demande à Stan Lee de produire une bande dessinée afin de montrer les dangers de la drogue au jeune public. Marvel va donc produire un épisode de Spider-Man où le meilleur ami de Peter Parker, Harry Osborn, sombre dans la drogue. Mais la Comics Code Autority est très stricte sur le sujet et l’évocation des stupéfiants est tout simplement interdite, même si c’est pour en montrer les dangers. Stan Lee décide tout de même d’éditer le numéro, mais en se passant du logo du CCA… et ça passe ! Dès lors, les règles du Comics Code Autority vont grandement s’assouplirent.

Mais c’est chez la distinguée concurrence qu’une série mettant en scènes des super-héros tout de vert vêtus que va s’ouvrir une nouvelle ère…

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