Film - Spider-Man: Across the Spider-Verse

Il y a cinq ans, Spider-Man: Into the Spider-Verse a enchanté à la fois les critiques et le public. Dans un style d'animation ambitieux et disruptif, ce film, sorti en France sous le titre stupide de Spiderman New Generation (je déteste quand on remplace un titre anglais par un autre titre en anglais mais moins bon), nous a introduit au jeune Miles Morales, offrant ainsi une nouvelle perspective sur l'univers de Spider-Man. De plus, il nous a plongés dans un multivers captivant, regorgeant de versions alternatives de Spider-Man et de personnages attachants. Cette prouesse cinématographique a rapidement acquis le statut de classique, suscitant l'enthousiasme des fans pour une suite. Et maintenant, cinq ans plus tard, notre attente est enfin récompensée avec la sortie de Spider-Man: Across the Spider-Verse, qui cette fois garde son titre original pour la sortie française, rendant encore plus stupide le choix de New Generation.

Tout comme son prédécesseur, l'animation de Spider-Man: Across the Spider-Verse, se veut disruptive et originale. Chaque personnage dispose d'un style d'animation qui lui est propre, ce qui ajoute une dimension visuelle unique à l'ensemble du film. Une mention spéciale doit être faite pour Spider-Punk, dont l'apparence est constituée d'un patchwork d'images. Ce choix audacieux renforce le caractère singulier de chaque version de Spider-Man présente à l'écran. Cependant, il convient de mentionner que le choix d'une palette de couleurs flashy et éclatantes, qui jaillissent sans cesse à l'écran, peut être fatigant pour certains spectateurs à la longue. Bien que cela ait pour intention de créer une atmosphère vibrante et dynamique, il est possible que certains puissent être rebutés par cette esthétique visuelle constamment présente.

Malgré le nombre incroyable de personnages présents, le film parvient à rendre encore plus attachants deux protagonistes clés (trois si l'on compte le vilain, mais nous en parlerons plus tard) que le premier volet avait déjà introduites brillamment.

Tout d'abord, Miles Morales, le jeune héros au cœur du récit, continue de captiver le public. Sa progression en tant que Spider-Man est mise en avant, mais cette fois-ci, il est confronté à des choix déchirants qu'il se refuse à faire. Ce développement approfondit notre attachement pour Miles et nous permet de nous identifier davantage à ses luttes et à sa quête d'identité.

Ensuite, Gwen Stacy, également connue sous le nom de Spider-Gwen, occupe une place prépondérante dans ce film. Son évolution est particulièrement marquante, nous offrant un parcours de l'adolescente rebelle à l'héroïne responsable qui prend son destin en main. Gwen devient un personnage encore plus complexe et profondément attachant, apportant une dimension émotionnelle supplémentaire à l'histoire.

On peut regretter cependant que certains d'entre eux ne soient que peu développés. Si certains se révèlent sympathiques, comme les répliques hilarantes de Spider-Punk, d'autres semblent faire de la figuration, telle la Spider-Woman en moto, qui apparaît à plusieurs reprises sans que nous en sachions davantage sur elle, si ce n'est qu'elle est enceinte. Même les figures issues du précédent film sont négligées, ne bénéficiant pas d'une exploration approfondie. Mais le nombre hallucinant de personnage offre des moments de fanservice anthologique (le jeux, c'est d'essayer de trouver une version de Spider-Man qui n'apparaitrait pas dans ce film).

Malheureusement, l'intrigue de Spider-Man: Across the Spider-Verse constitue, à mon avis, l'un des points faibles du film. En effet, plutôt que de fournir des résolutions satisfaisantes, le film se contente principalement de poser les enjeux pour sa suite, laissant le spectateur sur sa faim.

Certes, le film fait preuve d'une inventivité remarquable en nous faisant voyager à travers des univers fantastiques et originaux. L'idée d'explorer le multivers et de présenter de nouvelles versions de Spider-Man est excellente. Cependant, sur une durée de 2h40, certaines scènes et séquences peuvent sembler étirées, donnant l'impression que l'histoire peine à avancer de manière significative.

L'absence totale de résolutions d’aucun enjeux peut frustrer les spectateurs qui attendent un dénouement plus concluant. Je pense sincèrement que le spectateur doit être prévenu : ce film n’est qu’une première partie, et il faudra attendre sa suite pour en avoir le dénouement.

Cependant, il est indéniable que le film excelle dans la manière dont il pose ces fameux enjeux. Cela est particulièrement vrai pour le vilain. D'une part, et sans spoiler, faire de lui le protagoniste principale est une idée surprenante et au final géniale. D'autre part, la montée progressive de la menace qu'il représente est remarquablement bien exécutée.

En conclusion, Spider-Man: Across the Spider-Verse se révèle être un film encore plus incroyable que son prédécesseur, tant sur le plan visuel que dans le développement de ses personnages. Avec son style visuel unique et disruptif, le film offre une expérience visuelle époustouflante qui captive le spectateur. Cependant, il est important de souligner que ce film est seulement la première partie d'une histoire qui trouvera sa conclusion dans le prochain opus. Il s'arrête abruptement, sans véritable conclusion, laissant le spectateur sur sa faim. Il est donc crucial de garder cela à l'esprit avant de le voir, afin de ne pas être déçu par l'absence d'une fin satisfaisante.

Enfin, pour nous joueurs de Marvel: Crisis Protocol, ce film est une véritable aubaine pour laisser libre cours à notre imagination et spéculer sur les nouveaux Web-Warriors que Atomic Mass Games pourrait nous concocter. Qui sait, peut-être aurons-nous bientôt une figurine Spider-Punk épique à ajouter à notre collection !